SOCIÉTÉ, janv-fév. 2007
La mode par ceux qui la font
La technique au service de l'art: Constance Le Gonidec, styliste
Nichée dans son atelier du Vieux Lille, au premier étage d'une maison de la place aux oignons, les doigts de fée de Constance Le Gonidec s'activent: entre soie, tulle et dentelle, ils donnent naissance à des robes féeriques qui habilleront de jeunes mariées ou des mondaines en soirée.
La robe blanche de Martine Aubry pour l'ouverture de Lille 2004, c'était elle. Si ses modèles semblent tout droit sortis de son imaginaire, Constance Le Gonidec n'a pourtant rien d'une magicienne. Pour cette créatrice authentique et atypique, le stylisme repose avant tout sur une connaissance pointue des techniques et des tissus: "toute créativité implique un objet", explique-t-elle. "C'est un métier d'artisan, de savoir faire. Il faut connaître le tissu pour savoir comment il tombe, comment il vit. On ne peut pas lui faire faire n'importe quoi. Je vois quelques fois des diplômés en stylisme qui ne savent que dessiner: le dessin est une idée, mais on ne s'habille pas avec du papier!"
Cette parfaite maîtrise des matières, Constance Le Gonidec l'a développée grâce à des expériences complémentaires. Diplômée d'un BTS création textile en 1986, elle devient infographiste.
Embauchée chez un imprimeur, elle apprend alors toutes les techniques d'impression du tissu.
Après plusieurs expériences à Paris et en Italie, elle revient à Lille où, après une formation de coupe
au Centre Informa de Roubaix, elle est embauchée comme modéliste chez Jean Louis Cacheux.
L'une de ses collègues lui révèle les secrets de la couture: comment monter un col, réaliser une doublure... "Je savais que j'étais créative mais j'ai pu développer une connaissance des tissus, de leur tombé: la technique est passionnante. C'est la matière qui dicte ses lois" insiste-elle.
Elle décide alors de se lancer seule: "je n'étais pas connue. J'ai commencé par coudre des tailleurs pour des dames mais je me suis vite imposée comme créateur".
Constance Le Gonidec ouvre son premier atelier à Lille Fives. Les fidèles clientes lui envoient leurs filles pour les mariages ou les soirées. La machine est en route. Elle se choisit alors un atelier au cœur du Vieux Lille, juste au dessus de son show-room où elle peut présenter ses créations et ses compétences. Aujourd'hui elle pense et conçoit le vêtement de A à Z. Du sur-mesure: dessin, patronage, coupe, couture... "Je n'ai plus de difficultés techniques, ce qui sert ma créativité, c'est la rigueur au service de la liberté". Dans le difficile milieu de la mode, où tout n'a pas toujours été facile pour elle, Constance Le Gonidec conseille: "de bien comprendre ce qu'est le métier. On a le devoir de servir sa passion. Le découragement est un manque de rigueur."
La technique au service de l'art: Constance Le Gonidec, styliste
Nichée dans son atelier du Vieux Lille, au premier étage d'une maison de la place aux oignons, les doigts de fée de Constance Le Gonidec s'activent: entre soie, tulle et dentelle, ils donnent naissance à des robes féeriques qui habilleront de jeunes mariées ou des mondaines en soirée.
La robe blanche de Martine Aubry pour l'ouverture de Lille 2004, c'était elle. Si ses modèles semblent tout droit sortis de son imaginaire, Constance Le Gonidec n'a pourtant rien d'une magicienne. Pour cette créatrice authentique et atypique, le stylisme repose avant tout sur une connaissance pointue des techniques et des tissus: "toute créativité implique un objet", explique-t-elle. "C'est un métier d'artisan, de savoir faire. Il faut connaître le tissu pour savoir comment il tombe, comment il vit. On ne peut pas lui faire faire n'importe quoi. Je vois quelques fois des diplômés en stylisme qui ne savent que dessiner: le dessin est une idée, mais on ne s'habille pas avec du papier!"
Cette parfaite maîtrise des matières, Constance Le Gonidec l'a développée grâce à des expériences complémentaires. Diplômée d'un BTS création textile en 1986, elle devient infographiste.
Embauchée chez un imprimeur, elle apprend alors toutes les techniques d'impression du tissu.
Après plusieurs expériences à Paris et en Italie, elle revient à Lille où, après une formation de coupe
au Centre Informa de Roubaix, elle est embauchée comme modéliste chez Jean Louis Cacheux.
L'une de ses collègues lui révèle les secrets de la couture: comment monter un col, réaliser une doublure... "Je savais que j'étais créative mais j'ai pu développer une connaissance des tissus, de leur tombé: la technique est passionnante. C'est la matière qui dicte ses lois" insiste-elle.
Elle décide alors de se lancer seule: "je n'étais pas connue. J'ai commencé par coudre des tailleurs pour des dames mais je me suis vite imposée comme créateur".
Constance Le Gonidec ouvre son premier atelier à Lille Fives. Les fidèles clientes lui envoient leurs filles pour les mariages ou les soirées. La machine est en route. Elle se choisit alors un atelier au cœur du Vieux Lille, juste au dessus de son show-room où elle peut présenter ses créations et ses compétences. Aujourd'hui elle pense et conçoit le vêtement de A à Z. Du sur-mesure: dessin, patronage, coupe, couture... "Je n'ai plus de difficultés techniques, ce qui sert ma créativité, c'est la rigueur au service de la liberté". Dans le difficile milieu de la mode, où tout n'a pas toujours été facile pour elle, Constance Le Gonidec conseille: "de bien comprendre ce qu'est le métier. On a le devoir de servir sa passion. Le découragement est un manque de rigueur."
Marie Chaillou